samedi 12 décembre 2009

Despot est un menteur

Slobodan Despot est un menteur. Rien de mystique dans ces 24 balades valaisannes. De l'émotion, oui; de la littérature, à pleins seaux; et de l'intelligence tellement à propos qu'elle se glisse sous le plaisir de lire.

On parcourt ces chemins, qui mènent à des lieux de foi ou de mystère, confiant dans l'égide de l'auteur qui nous rassure de descriptions, de photos et d'itinéraires. Mais le souffle, la vigueur ne sont pas loin et notes de lectures, pensées, échappées autobiographiques finissent par peindre moins le Valais qu'un type de Valaisan: un homme a la fois pétri de son âpre pays et profondément marqué par ses exigeantes écoles, un homme qui pense loin et fermement, comme on dit de ces fanfares qu'elles jouent fort et longtemps. C'est ainsi que Rilke côtoie «les catacombes de l'ère atomique», tout comme Stanislas Lem introduit Chandolin, «le havre des poètes».
Valais Mystique est post-Maquereaux des cîmes. A ce canton que Maurice Chappaz décrivait confit dans l'agriculture de subsistance, puis violé par l'industrie avant d'être équarri par le tourisme, Slobodan Despot oppose naturellement un Valais solaire, habité par une foi magique et incrusté de culture.

Charles-André Aymon, GHI, 10.12.2009



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire